Paris à la volée suite, surtout gare de l'Est.
l'escalier entre la gare de l'Est et la Gare du Nord, dire que je le connais c'est peu dire ! Un peu plus loin il y avait l'un des meilleurs magasin de modéle réduit sur la région, une vraie caverne d'Ali Baba. Et puis un peu plus loin il y a la goutte d'Or derriére l'hopital Lariboisiére.
ARTICLE DU MONDE :Le tableau du peintre américain Albert Herter (1871-1950), Le Départ des poilus, août 1914, doit à son emplacement d'être devenu un enjeu de mémoire. Suspendu dans la gare de l'Est depuis le don de l'artiste en 1926 à la « France victorieuse », il a connu de multiples accrochages et décrochages au gré des transformations de l'édifice. Il a été retiré en 1948, selon la SNCF, à cause des dégradations causées par les fumées des locomotives. Il sera exposé de nouveau pour le cinquantenaire du conflit (1964), puis encore décroché. Ces disparitions suscitèrent des protestations, notamment des anciens combattants : « Il a été enlevé et remplacé par une affiche publicitaire vantant la qualité d'une marque de cigarette... certainement d'un revenu plus certain que la toile. Ainsi vont les choses et disparaissent les souvenirs d'une période qui vous a marqués », lit-on dans l'Almanach du combattant 1963. En 2006, le tableau disparaît une fois de plus du hall de la gare à l'occasion des travaux pour le TGV Est. A nouveau, le vide suscite l'émotion. L'écrivain Jean des Cars dénonce « une occultation de la mémoire », et l'affaire est évoquée au Parlement. La SNCF rapatrie l'oeuvre en bonne place, où l'on peut encore la voir aujourd'hui. Le tableau occupe ainsi une fonction certaine dans les mémoires parisiennes de 14-18. Il rend, de manière symbolique, un moment fort, tout autant qu'un sujet d'interrogation de l'historiographie : le départ des soldats en août 1914. Albert Herter donne une place centrale à l'idée courante d'un enthousiasme manifesté par « la fleur au fusil », qui ne correspond pas au sentiment résigné de beaucoup. Mais, à bien regarder la toile, les attitudes graves, l'inquiétude et la tristesse semblent l'emporter parmi les familles ou les proches des soldats. Au-delà de son caractère illustratif, l'oeuvre participe aussi des deuils polymorphes de la Grande Guerre. Le peintre s'y est représenté tenant un bouquet de fleurs en bas à droite. Le tableau fut exécuté à la mémoire de son fils, Everit Albert Herter, artiste lui-même, mort des suites de ses blessures en 1918. Engagé volontaire, il appartenait à une section de camouflage de l'armée américaine : « Premier peintre américain à mourir comme soldat dans la guerre européenne », dit l'American Year Book 1918. C'est sans doute lui qui est au centre de la toile.